Année : 2011
Paru le : 1 mai 2011
Nature : Rapport
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Résumé

Les alkyls perfluorés constituent une vaste classe chimique caractérisée par la substitution totale ou partielle d’atomes d’hydrogène par des atomes de fluor autour du carbone. On estime, qu’il existe plus de 800 substances appartenant à cette classe chimique, dont la totalité est d’origine anthropogénique. Ils sont synthétisés depuis la fin des années 40 et sont utilisés dans plus de 200 applications industrielles et domestiques (imperméabilisation de textiles, cuir et emballages, mousses anti-incendie, industrie électronique, synthèse de polymères fluorés, …).

Résumé

Parmi les alkyls perfluorés, deux sous-familles ont récemment attiré l’intérêt de la communauté scientifique : les carboxylates (PFCA) et les sulfonates (PFAS). Ces substances ont été retrouvées dans de nombreux compartiments de l’environnement (biote, sédiments, sols, atmosphère, précipitations, eaux, notamment). Cette présence ubiquitaire résulte de l’emploi direct de ces composés ou de la dégradation biologique ou chimique d’autres alkyls perfluorés (aussi appelés précurseurs), dont ils constituent les métabolites ultimes. L’imprégnation humaine, surtout concentrée au niveau du foie et du sang, résulte de plusieurs modes d’exposition (ingestion, inhalation). L’impact de la contamination par l’eau a été étudié en Allemagne et aux Etats-Unis, suite à la découverte de ressources en eaux fortement contaminées par des rejets industriels.

Dans le cadre des outils de programme du contrat d’objectifs et de moyens entre l’Ansès (Ex-Afssa) et le Ministère chargé de la Santé, la Direction Générale de la Santé (DGS) a mandaté le Laboratoire d’Hydrologie de Nancy pour réaliser une campagne nationale d’occurrence de ces substances. Celle-ci a été menée en deux étapes sur des eaux brutes et des eaux traitées. Une première campagne (été 2009) avait pour objectif de caractériser la présence de ces substances au plan national. Ainsi, un plan d’échantillonnage a été élaboré de façon à répondre à des objectifs de représentativité et notamment celle d’avoir, avec un minimum d’échantillons, des ouvrages dont le débit cumulé de production représente 20% de la production nationale d’eau potable. La seconde campagne (juin 2010) avait pour objectif de vérifier la contamination des sites de la première campagne et d’étudier de possibles fluctuations temporelles. Au total, 331 échantillons d’eau brute et 110 échantillons d’eau traitée ont été analysés.

La méthode analytique développée a permis de quantifier 3 PFAS (PFOS, PFHxS et PFBS) et 7 PFCA (PFDA, PFNA, PFOA, PFHpA, PFHxA, PFPeA et PFBA) avec une limite de quantification de 4 ng/L.

De cette enquête nationale, il ressort que :

  • Les trois PFC les plus fréquemment retrouvés en eau brute sont le PFOS, le PFHxS et le PFOA,
  • Les trois PFC les plus fréquemment retrouvés en eau traitée sont le PFOS, le PFHxA et le PFHxS,
  • 25% des échantillons d’eau brute analysés présentaient une teneur en PFC supérieure à la limite de quantification (4 ng/L),
  • Dans la grande majorité des cas (plus de 40%), l’obtention d’un cumul quantifié de PFC est liée à la présence d’un seul PFC dans l’échantillon,
  • La concentration maximale cumulée en PFC était de 200 ng/L en eau brute,
  • La concentration maximale cumulée en PFC était de 156 ng/L en eau traitée,
  • Le composé retrouvé en plus forte concentration dans une eau traitée est le PFHxA (125 ng/L),
  • Par rapport aux valeurs réglementaires proposées aux Etats-Unis et en Allemagne pour le PFOA et le PFOS, les valeurs maximales retrouvées en eau traitée au cours de cette étude (12 et 22 ng/L respectivement) sont 4 à 30 fois inférieures, suivant la base de comparaison prise,
  • Des fluctuations temporelles importantes ont été quelque fois observées au cours des deux campagnes, principalement sur des ressources superficielles.

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